L'adoption des technologies cloud-native, l'enseignement du no-code et une famille dans l'informatique.
En France, il n’est pas trop tard pour souhaiter la bonne année au mois de janvier, donc Happy New Year à tous !
Cette première édition de l’année démarre sous la bannière du cloud-native :
Thibaut LaBarre, ex-Amazon et senior developer chez AngelList, a répondu à mes questions sur serverless et l’adoption des services d’AWS par les équipes d’Amazon.
Une enquête du CNCF (pour Cloud Native Computing Foundation) mets à jour l’usage des technos cloud-native chez les développeurs backend. Cela pose le décor pour l’année à venir.
Je partage avec vous également une tribune de Francis Lelong sur le no-code qui fait écho à l’édition précédente.
Et enfin, je termine sur une note un peu plus personnelle en cette période de voeux.
Entretien : comment les équipes Amazon sont passées au serverless
Les services d’AWS sont les plus populaires en matière de cloud computing aujourd’hui, comme en témoignent toutes les études et notamment la dernière en date, celle du CNCF (voir ci-dessous).
Grâce à Thibaut LaBarre, ex-Amazon, remontons quelques années en arrière dans les coulisses des équipes de développement d’Amazon.
En 2014, Amazon n’est toujours pas profitable, malgré des revenus de près de 89 milliards de dollars. Les services d’Amazon Web Services, lancés en 2002, rapportent la même année $4.6 Mds, avec un résultat d’exploitation de $458 millions.
Les développeurs d’Amazon s’intéressent de plus en plus aux services de la filiale, notamment Elasticsearch Service (moteur de recherche et d’analyse lancé en 2015). Ce sera ensuite Comprehend pour le Natural Language Processing (2017), développé en partenariat entre les deux équipes.
Dans la vidéo ci-dessous et en moins de 15 minutes, Thibaut répond à mes questions* et aborde les sujets suivants :
Comment certains développeurs ont décidé de migrer le plus rapidement possible vers les services AWS, et convaincu les plus frileux,
L’intégration entre les services serverless et le legacy, et la gestion des évènements grâce à Simple Queue Service,
Pourquoi serverless est un bon cas d’usage pour le back-end, et les principes de “event-driven architecture”,
Pourquoi parle-t’on de “stateless” à propos des architectures serverless - une question qui me taraude depuis que je m’intéresse au sujet - et pourquoi c’est important,
Et oui, pour Thibaut recruter est plus facile lorsqu’on permet aux développeurs de travailler avec les dernières technologies !
S’il faut retenir une chose de la discussion avec Thibaut :
Si vous avez d’autres questions auxquelles vous souhaiteriez une réponse, écrivez-moi sur aurelie@serverlesscrush.com. Je connais d’autres experts passionés prêts à tout expliquer.
*Je n’avais absolument pas prévu de réaliser cette vidéo de Thibaut à partir de notre entretien informel. Les questions que je lui pose sont parfaitement candides et ses réponses super pédagogiques. Merci à lui !
💯 Sources chiffrées :
https://www.statista.com/statistics/250520/forecast-of-amazon-web-services-revenue/
https://www.statista.com/statistics/241835/amazon-operating-income-annual-by-segment/
🔰 Pour aller plus loin :
La meilleure vidéo pour un tour complet du concept serverless, en français. A partager sans modération, je vous conseille juste de mettre la vitesse à 1.25.
Cette vidéo (en anglais) situe serverless dans l’histoire du cloud computing. Bien utile pour comprendre la différence entre les différents concepts.
Quelle est la techno cloud-native la plus utilisée ?
C’est une des questions auxquelles répond SlashData dans son enquête “State of Cloud Native Development” publiée en décembre dernier et commanditée par la Cloud Native Computing Foundation (CNCF).
Qu’est ce qu’une technologie cloud-native ?
La définition du CNCF est la suivante :
Au total, 41% des 16.6 millions de développeurs back-end utiliseraient des technologies cloud-native, avec une progression toutefois moindre que l’année passée.
Quelle est la technologie cloud-native la plus utilisée ?
Basé sur les réponses de 19k développeurs back-end, la technologie la plus répandue est le container, avec un taux d’adoption de 61% qui continue d’augmenter. Tandis que l’usage du serverless tend à diminuer, sauf chez les développeurs en edge computing (48%), et dans certaines régions du monde.
L’adoption des containers est particulièrement forte dans les entreprises de plus de 500 salariés, notamment grâce à Kubernetes, qui facilite l’orchestration et la gestion des applications containerisées.
🔰 Pour aller plus loin :
Le rapport du CNCF sur l’utilisation des containers (2020). Attention, le biais de cette enquête est que près de 60% des 1324 personnes interrogées travaillent dans le secteur technologique, suivi par moins de 10% dans les services financiers, puis quelques pourcents pour les autres. Pas de panique donc, si vous travaillez dans un autre secteur. C’est au contraire l’occasion de vous interroger sur ce qui correspond le mieux à vos cas d’usage.
Cet article en anglais résume en détails les différents points mis à jour par les enquêtes de SlashData.
Faut-il enseigner le no-code aux enfants ?
La dernière édition d’ITBusinessCrush était consacrée au nocode. Francis Lelong, CEO d’Alegria Tech, plaide pour que les enfants apprenent le nocode dans une tribune publiée dans le Journal du net.
Il n’est pas difficile d’être d’accord sur le titre en forme de prédiction : au vu du nombre minime de personnes qui savent coder, et de la relative facilité d’utiliser un outil nocode en comparaison, il est évident que la solution du nocode séduit de plus en plus de monde dans un contexte de pénurie de développeurs.
✨ Petite aparté, suite de ma dernière newsletter, trois personnes de mon groupe d’entrepreneurs se sont mises à des solutions no-code, dont une qui aimerait déveloper une application. Et une entreprise a pris contact avec Alegria pour discuter de leurs besoins.
Pour autant, l’école doit-elle abandonner l’enseignement du code en faveur du nocode ? Est-ce un vrai besoin d’appréhender ce dernier dès le plus jeune âge, s’il faut “seulement” un an pour devenir maker ?
N’ayant plus d’enfants en âge scolaire, je ne connais pas la façon dont l’informatique est proposée aux enfants. J’entends complètement l’argument qu’apprendre le code est plus ardu, et que sans pédagogie ludique il y a un risque fort de dégoût de l’informatique, comme trop d’élèves sont fachés avec les mathématiques.
Pour moi le point le plus important, comme pour chaque enseignement réclamant des compétences spécifiques : qui l’enseigne, avec quelle pédagogie, quels objectifs, et comment ceux ci sont-ils évalués ?
Suite aux nombreuses réactions suscitées par sa tribune, Francis a complété sa vision du no-code dans un long article sur le blog d’Alegria.tech.
👨👨👦👦 L'informatique, une affaire de famille
Dans la famille Giard, je voudrais...
Le père, CISO. Tombé dans l'informatique à l'adolescence avec les premiers ordinateurs (ahhhh, l’Apple 2...), il a assouvi sa passion en se formant à Telecom Paris, puis en travaillant dans différents domaines de la SI.
Le fils aîné, consultant en digital, la courroie de transmission entre les métiers et les développeurs,
Le cadet, full-stack developer dans l'ad-tech,
Le benjamin, support helpdesk,
Que fait la mère, avec sa formation d'économiste et ses vingt ans de carrière en marketing ?
Alors qu’elle interdit depuis le départ à ses hommes de parler de jeux vidéos à table,
Elle finit par tomber dans la marmite informatique et à se passionner pour le #cloudcomputing #serverless #microservices #devops. Et elle crée la présente newsletter à l'attention des leaders IT.
CQFD !
Bonne quinzaine à tous, je vous retrouve le 28 janvier avec de nouveaux sujets.