Code or no-code, is that the question?
Interview, retour d'expérience, outils survitaminés, avantages et inconvénients du no-code, plein d'infos sur LA tendance du moment !
La newsletter de cette quinzaine est sous le signe du no-code !
Tout est parti d'une discussion à bâtons rompus avec un DSI. Alors que je m'intéresse de très près au serverless depuis un an et demi, il m'a indiqué regarder du côté des solutions no-code et low-code. Du coup, j'ai eu envie d'en savoir plus : qu’est ce vraiment que le no-code, dans quelles proportions ces solutions sont-elles déjà utilisées par les DSI, pour quels avantages et pour quoi faire ?
Quelle est la différence entre le no-code et le low-code?
La réponse explicitée par Inc.com est la suivante :
Dans le premier cas, il faut des compétences en développement. Dans le deuxième, on se concentre sur le résultat final qui est le produit que l'on veut mettre devant l'utilisateur, et on peut se passer de code pour peu que le produit ne soit pas trop complexe. Les logiciels de no-code sont vendus pour les "citoyens développeurs", les M./Me Toutlemonde qui veulent créer leur application.
Il se trouve que je ne suis pas complètement ignorante du sujet, puisque le site web serverlesscrush.com que je viens de lancer est construit avec un stack no-code. Vous pourrez lire mon retour d’expérience ci-dessous.
La tentation du no-code avec Thomas Bonnenfant
Thomas est le COO et co-fondateur d' Alegria.tech, la première agence de no-code en France.
Il nous explique à qui s'adresse le no-code, ce qu'on peut faire avec les outils existants et présente les plus connus.
Il répond à la question de la connexion avec les autres outils de l'entreprise et de la façon dont les acteurs évoluent sur l'administration des profils et des droits et les aspects de sécurité.
L'engouement est là, y compris dans les grands entreprises, et porte la croissance d'Alegria Tech. unqork travaille avec Goldman Sachs ! Thomas parle du type de projets qu'ils sont en train de réaliser. J'étais quand même un peu déçue qu'on ne puisse pas envoyer une fusée. 🚀🛸🛰
Nous abordons également les questions de coût, de scalabilité et de pérénnité des solutions. L'avantage du coût est indéniable, en termes de développement mais aussi de coûts récurrents.
Pour voir la vidéo, c'est par ici 🔰
En complément, j'ai posé une question plus personnelle à Thomas : comment est-il venu au no-code ?
Cela illustre bien un des cas d’usage phares des outils de no-code : l’automatisation de processus. Mais encore ?
Retour d'expérience : construire un site web en no-code
Voici mon retour d'expérience sur l'utilisation d'outils no-code. En début d'année, mon projet Serverless Crush était prêt sur le papier, avec quelques maquettes, quelques contenus, des idées dans les grandes lignes, et une base de données de produits serverless.
Le budget raisonnable et le portefeuille de projets d'Alegria.tech m'ont convaincue de me lancer avec Thomas Bonnenfant et son équipe. La perspective de pouvoir être autonome par la suite a été également un facteur de choix. Les possibilités de design également, pour une v2.
C'est après les premières discussions sur mes objectifs business qu'Alegria m'a fait la recommandation du stack technique :
Webflow est l'outil qui permet de construire un site web moderne et fluide, tout en intégrant un CMS très complet pour les équipes marketing. Côté collaboratif, l'éditeur permet aux personnes en charge du contenu de le mettre à jour sans toucher à la structure du site, ce qui est très sécurisant et permet d'avancer en parallèle. Les possibilités de design sont extrêmement étendues, comme en témoignent les projets ci-dessous. Il y a des possibilités supplémentaires en matière de e-commerce, que je n'ai pas explorées. L'optimisation du SEO est réputée bonne, et l'utilisateur est guidé pas à pas pour chaque point d'attention.
Airtable est un formidable outil de gestion de données que je décrirais comme un excel survitaminé couplé à un outil collaboratif façon Trello. Je vous détaille certaines de ses capacités ci-dessous. Depuis que je le connais, je ne peux plus m'en passer !
Integromat permet d'automatiser des workflows entre Webflow et Airtable. J'aime beaucoup l'interface visuelle, qui permet de voir en live comment se passe l'execution d'un workflow. Ci-dessous une mini-démo :
Après la livraison du site et quelques semaines d'utilisation, voici mes retours :
Il est nécessaire d'être accompagné pour le choix des outils en fonction des objectifs business que l'on se fixe. Comme l'explique Thomas Bonnenfant, il y a une multitude d'outils, qu'ils testent pour les connaitre. Ils en ont plus de six cents dans leur base !
Bien entendu, il y a une prise en main de chaque brique, dont la durée dépend des compétences préalables. Un outil ne fait pas de vous un webmaster ou un expert en base de données. Avec ma certification Salesforce et mon habitude des données, il est plus facile pour moi de m'approprier Airtable, voire Integromat, que l'administration de Webflow. Pour être réellement autonome, un complément de formation peut s'avérer utile.
Pour des projets complexes, on peut toucher parfois aux limites du no-code et avoir besoin d'intégrer du code spécifique. Là encore, l'avantage de travailler avec une agence est que ces compétences sont disponibles. A défaut, il faut pouvoir s'appuyer sur des développeurs internes, ou free-lance.
L'avantage des solutions no-code est aussi un ecosystème très dynamique. Pour le paiement, je pourrais m'adosser à plugins intégrés à Stripe, pour la gestion des membres à Circle, etc. Les communautés, académies et marketplaces sont extrêmement actives, ce qui permet de trouver des solutions à presque tout.
Le coût global du projet, et surtout celui de maintenance est très raisonnable, même si les licences pour des équipes sont plus onéreuses que celles que je paye :
Airtable 20$ par mois,
Webflow 36$ pour l'hébergement et 16$ pour l'éditeur (en paiment annuel, ramené par mois),
Integromat 9$ par mois,
Soit un total de 81$ par mois.
En revanche un outil comme Wix permet de réaliser des sites web simples de manière très aisée, même avec peu de connaissances en web design. C'est ce que j'ai utilisé pour un site personnel, et l'expérience est très fluide. J’administre également mon blog personnel sur Wordpress, et la prise en mains est loin d'être aussi aisée.
Pour aller plus loin :
Quelques exemples de projets réalisés avec Webflow que je trouve particulièrement réussis :
La navigation sur Pitch.com est un vrai plaisir pour les yeux, et très fluide,
Yaya est tout simplement superbe, tellement qu'on en oublie de lire,
Slite a un design simple qui sert parfaitement son propos.
D'autres exemples dans l'article du blog Webflow.
L'interview d'Emmanuel Straschnοv, l'entrepreneur français très en vue de la planète no-code, CEO de Bubble qui vient de réaliser une levée de fonds de $100 million en série A. Après Polytechnique et trois ans de consulting en Chine, Emmanuel a fait un MBA à Harvard où il a rencontré son associé dans l'aventure Bubble. L'idée qui les a guidés est de permettre à des personnes sans formation technique de créer leur produit digital sans avoir à coder.
Le produit no-code ultra complet pour la data : Airtable
En images, je vous explique pourquoi je surnomme Airtable ‘l’Excel survitaminé’.
Quelles sont les avantages et inconvénients des solutions no-code et low-code ?
Emmanuel Straschnov, le CEO de Bubble, explique le constat qui a précédé à la création de Bubble :
D'après Forrester, plus de 75% des applications logicielles des entreprises seront construites avec du low-code dès cette année !
Les avantages du low/no-code :
Vitesse de développement : Cap Gemini a conduit une étude comparant le développement d'une application sur la plateforme low-code SmartBPM (Pega Systems) et sur Java Eclipse IDE (une plateforme de développement classique). Le résultat montre qu'utiliser SmartBPM est 5,5 fois plus rapide.
Guerre des talents : en cette période où recruter des développeurs s'apparente à une guerre, pouvoir recourir à des solutions moins friandes en ressources, voire complètement les déporter sur les métiers, est un atout séduisant.
Coûts réduits : pour les raisons ci-dessous, temps de développement plus courts, besoins en ressources moins élevés.
La Harvard Business Review explique dans comment les outils no-code permettent à des petites et moyennes entreprises d'utiliser de l'intelligence artificielle sans avoir de compétences internes. Par exemple, en déposant simplement une liste de prospects dans une interface no-code et en appliquant quelques critères, l'utilisateur (marketer ou vendeur) obtient une liste classée par priorité de contact.
De même, les outils low-code et no-code sont une formidable ressource pour automatiser des processus sans avoir besoin de recourir à du code. On pense à des outils comme Zapier et Integromat qui permettent, entre autres, de créer des workflows entre applications.
Les inconvénients du low/no-code à prendre en compte :
De multitudes de solutions fleurissent, ce qui amènera nécessairement des disparitions, voir des consolidations. Alegria.tech a déjà testé plus de 600 solutions no-code. Cela appelle donc à la vigilance sur la solidité de la solution choisie.
Certains mentionnent le fait qu'il faut plus d'une plateforme pour résoudre les cas d'usage complexes. Les grands éditeurs comme Salesforce ont déjà pour habitude de racheter des briques pour compléter leurs solutions. De même, si Bubble ou Unqork couvrent déjà un spectre large, des compléments sont très utiles.
Bien sûr, la question de la sécurité et du traitement des données privées se pose également, notamment pour les outils no-code qui sont plus récents (mais devraient intégrer ces questions dès leur conception).
L'auteur de cet article mentionne également un problème ayant trait au mode de fonctionnement des équipes de développement : elles ont pour habitude d'avoir un environnement spécifique pour coder, de pouvoir aller dans le code source, de tester et debugger leurs applications. Ceci est incompatible avec les solutions low/no-code.
En réalité, le choix d'un stack low/no-code nécessite un peu d'accompagnement.
Pour aller plus loin:
Les trois critères pour bien choisir une solution no-code d'IA sont décrits dans cet article de la HBR.
Des exemples de projects no-code sur le blog de Makerpad.
Cet article (en anglais) propose de bonnes bases pour élaborer une stratégie low-code.
✨ En conclusion, j'espère que vous avez une meilleure idée des possibilités du low/no-code.
Quelques soient les outils adoptés, je pense que les challenges restent les mêmes pour qu'un projet digital réussisse : il doit résoudre un problème business d'une manière qui le rend désirable par les utilisateurs, qu'ils soient internes ou externes. Le quoi importe plus que le comment.
Merci de votre attention. Je vous retrouve l'année prochaine pour une nouvelle édition d'ITBusinessCrush.
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Aurélie (aurelie75@ITBusinessCrush.fr)