Le cas Duolab, headless CMS, et le point sur les apports de l'IA dans l'ecommerce
Lorsque j’ai interviewé Gwenaëlle Gourevitch, c’était initialement pour parler de son formidable parcours dans la tech qui l’a amenée à co-créer un studio de conception de jeux vidéo, en tant que CTO, son rêve depuis toujours. Ce témoignage, je le réserve pour un lancement courant mai, je vous en dirai plus le moment venu.
Pendant cet échange, nous avons parlé de son expérience de CTO pour Duolab au tout début de sa création, en 2019. Cela m’a donné l’occasion de chercher des explications sur ce qu’est un “headless CMS” et de me pencher sur l’apport de l’IA dans l’ecommerce.
Duolab, une solution digitale pour une expérience personnalisée
Duolab est une start-up du groupe L’Occitane qui a été lancée en 2019. Comme l’indique le communiqué de presse, l’innovation brevetée comporte trois volets :
Un diagnostic de peau en ligne personnalisé,
Des capsules de produits à combiner pour créer une solution adaptée à chaque type de peau,
Un “mélangeur” breveté qui émulsionne les capsules en 90 secondes et évite ainsi d’ajouter des conservateurs. Génial !
Lorsque que Gwenaëlle a accepté de travailler pour Duolab, elle est partie d’une page blanche et sans équipe. Écoutez-la raconter avec enthousiasme comment elle a entrepris la construction de la plateforme digitale, qui a été présentée au CES à Las Vegas en 2020.
Sur le site internet, le diagnostic en ligne consiste en une série de questions, mais également en une analyse de votre photo pour livrer un résultat personnalisé. Le type de peau ainsi obtenu permet de choisir les capsules qui conviennent le mieux. L’expérience est hyper fluide, même si le résultat est un peu difficile à interpréter (comment ça, j’ai 100 % de rides et c’est bien ??).
La partie diagnostic est effectuée grâce à Revieve, un logiciel SaaS. Gwenaëlle a fait le choix de solutions sur étagère pour construire la plateforme. Pour la gestion des contenus web, elle a choisi d’utiliser une solution “headless CMS”.
Les avantages d’une solution “headless CMS”
Dans le terme “headless”, le “head” désigne la solution de front-office qui permet de gérer le site web, par exemple Wordpress ou, dans le cas de Duolab, Shopify. Plutôt que de prendre un CMS intégré, qui peut être rigide, Gwenaëlle a fait le choix d’un CMS découplé (headless) pour gérer les contenus, c’est-à-dire d’une solution back-office connectée par API . Avec cette architecture :
L’équipe de développement peut développer dans le langage de son choix.
Les différents types de contenus deviennent des services, permettant d’optimiser leur gestion avec des logiciels adaptés à chaque format.
Pour les applications mobiles, le headless CMS permet de diffuser du contenu sur une application iOS ou Android à partir du même serveur.
La sécurité est accrue, car la publication de contenu n’est pas accessible à partir de la base de données du CMS, ce qui réduit le risque d’attaques DDoS.
Le fait de décorréler le CMS du front-end permet de faire évoluer ce dernier sans impacter toute la gestion de contenus, et réciproquement.
Le principal inconvénient est qu’il n’est pas toujours possible de pré-visualiser le résultat avant la publication. Il faut aussi gérer l’accès aux contenus en fonction des utilisateurs, ce qui est plus sûr, mais aussi plus fastidieux.
Source : la Fabrique du Net
Les autres apports de l’IA dans l’ecommerce
Le site AI Multiple a publié cette illustration qui permet en un coup d’œil de comprendre comment l’Intelligence Artificielle a déjà largement pénétré le monde du ecommerce :
On le voit, l’IA est surtout utilisée du côté des entreprises, pour améliorer les ventes, la logistique et le marketing.
Du côté de l’utilisateur, ce sont surtout les chatbots qui ont fait de grosses avancées. Les systèmes sont plus fins et utilisent du Natural Language Processing pour détecter les sentiments de l’utilisateur et passer la main lorsque l’énervement commence à se faire sentir (Le recours frénétique aux !!!!! par exemple 😤).
Ainsi, lors de l’organisation d’un voyage avec Expedia, j’ai pu annuler certaines réservations avec l’assistant virtuel, ce qui permet d’éviter les erreurs (l’agent vérifie les conditions d’annulation.) et de basculer automatiquement sur une personne en chat si le cas est plus compliqué. C’est moins coûteux qu’un appel, plus satisfaisant que la sélection dans un menu par téléphone et plus fluide quand il faut passer à l’humain.
La reconnaissance d’images ouvre plein de possibilités, comme le fait de pouvoir identifier un produit sur une photo pour pouvoir l’acheter. La solution d’intelligence artificielle visuelle (visual AI) de Syte permettrait ainsi d’augmenter le panier moyen de presque 10 %.
Blog markable.ai
À quand la solution qui me permettra de commander une plante à partir d’une photo prise sur mon téléphone pendant que je parcours les allées d’un jardin ?
Si vous souhaitez parler d’un cas d’usage ou d’une solution, contactez-moi.
🥯Everything Bagel
La rubrique fourre-tout pour partager des news et des bons plans. À New-York, ce bagel est celui qui a plein d’ingrédients salés et dont la recette varie selon les delis. Un délice avec du smoked salmon et du spread cheese !
🙏 Merci : un de mes fidèles lecteurs m’a avoué aller tout de suite en bas de la newsletter pour lire Everything Bagel. C’est encourageant, merci pour les bonnes ondes !
🦄 La licorne : J’ai récemment beaucoup entendu parlé de Sorare, et comme mon interlocutrice de cette semaine est aussi dans l’univers du jeu, je me joins au buzz. La start-up a fait la plus grosse levée de fonds de l’histoire de la French Tech en 2021, 680 millions de dollars, avec une valorisation hallucinante de $4,3Mds ! Vous avez eu des cartes Panini ou Pokemon (selon la génération, moi c’est plutôt Panini.) ? Vous pouvez collectionner des cartes de joueurs de foot, dont certaines sont uniques, les échanger sur une plateforme de crypto-monnaie, constituer votre équipe, suivre ses performances réelles, etc.
💰 Le site business : Philippe Silberzahn a publié sur l’effectuation ou “l’entrepreneuriat tel qu’il est, non tel qu’on se le représente” en se basant sur les travaux de l’Américaine Saras Sarasvathy. Dans la vidéo de son site, il explique en quinze minutes les qualités d’un entrepreneur mises à jour par une approche scientifique de la réussite. Il démontre que l’entrepreneuriat est accessible à tous, dans la mesure où il fait appel à des ressources disponibles pour tous.
🛠 L’outil que j’ai commencé à utiliser : Scribens est un correcteur orthographique français qui vient avec un plugin dans votre navigateur et revoit vos écrits, qu’ils soient sur les réseaux sociaux, vos emails, les contenus Google, la suite Microsoft Office ou 365. Contrairement à son pendant en anglais Grammarly, il faut presque tout de suite passer à la version premium à 49,9€ par an.
🎯 Mise au point : si vous vous demandez pourquoi j’ai décidé d’utiliser tout simplement l’orthographe “ecommerce”, vous pouvez lire ici. On se pose des tas de questions quand on écrit...
Bonne quinzaine à tous ! Aurélie