#Nocode -🎥Interview d'Emmanuel Straschnov, co-CEO de Bubble - 🔊Le pouvoir de la voix sur le web avec Elise Pinto
Et le lancement de mon podcast, TechLipstick.
Cela fait quelques mois que je m’intéresse aux outils no-code, et la nouvelle de la levée de fonds spectaculaire de Bubble en 2021 n’était pas passée inaperçue. Alors quand j’ai croisé Emmanuel Straschnov, un des deux co-fondateurs, à un évènement de French Founders à New York, j’ai été ravie qu’il accepte de me parler de sa société. Vous pouvez voir les points forts de notre entretien dans la vidéo ci-dessous. 🔰🔰
En même temps que cet intérêt pour la technologie, je me lance dans un projet qui me tient à coeur, dont je viens de faire l’annonce sur LinkedIn :
C’est en parlant de ce projet à Elise Pinto que je l’ai interrogée sur la solution que sa société Vocads apporte aux retailers. La technologie a un énorme potentiel, et Elise est déterminée à y tailler la part du lion pour Vocads. Elle nous présente la solution en vidéo ci-dessous. 🔰🔰
Ce qui est génial avec les solutions nocode, c’est qu’elles sont faites pour vous et moi, Citizen developers. Ainsi elles sont aussi faciles à comprendre qu’à mettre en oeuvre, même si elles n’excluent pas d’investir en apprentissage et d’utiliser la bonne méthodologie projet.
Interview : Emmanuel Straschnov, co-CEO de Bubble
Ce qui m’a frappée d’abord en écoutant Emmanuel, c’est qu’il parle très vite, il le reconnait volontiers. Tout est limpide, que nous parlions de la création de Bubble, du no-code, de son usage dans les entreprises, ou de diversité.
Je vous invite vivement à regarder la vidéo éditée de notre entretien pour comprendre comment la technologie no-code change la façon dont chacun peut créer sur le web.
Voici les points forts de notre discussion :
Bubble a été conçu pour rendre accessible la création d’applications à des personnes qui ne savent pas coder. Alors que le no-code se fait de plus en plus connaitre, cela parait évident aujourd’hui. Mais lorsque Emmanuel et son associé se sont lancés sur le projet il y a dix ans déjà, beaucoup de gens étaient sceptiques sur l’adéquation avec le marché.
Ce parti-pris s’accompagne de valeurs fortes autour de l’empowerement (terme difficile à traduire) :
D’un point de vue social et économique, voire éthique, le fait que seule une toute petite partie de la population sache coder (voir ci-dessous) pose problème. La mission de Bubble est d’aider les gens à participer à l’économie et à donner vie à de nouvelles idées actionnées par la technologie (“helping people participate in the economy and bring new tech-enabled ideas to life.” comme écrit sur le site).
Qui dit no-code, ne dit pas zéro effort pour créer son application. Mais au lieu de milliers d’heures d’apprentissage requises pour savoir coder, on peut s’approprier un outil no-code en quelques dizaines heures et lancer son idée sur le web.
La façon dont Bubble s’engage sur la diversité, avec Immerse, un programme de pré-accélération de 10 semaines pour des entrepreneur.e.s afro-américain.e.s et latinos, est spécifiquement conçue pour les Etats-Unis. Mais à partir du moment où ils rendent plus accessibles ce qui ne l’était pas avant, cela créé l’opportunité d’un meilleur partage de la valeur et ouvre des portes pour d’autres minorités.
La définition qu’Emmanuel donne du no-code permet de faire une distinction avec des outils SaaS qui prennent l’étiquette no-code à des fins marketing :
La façon dont on définit le no-code, c'est de permettre aux gens de faire des choses sans code qui demandaient du code il y a un an ou deux ans.
La technologie initiale est assez vieille (les languages de 4e génération datent des années 80), mais elle s’adressait à des gens qui savent coder. Le no-code s’adresse avant tout à des experts métiers.
Il n’y a aucune raison que le no-code ne puisse pas remplacer 80-90% des besoins digitaux des entreprises. Emmanuel donne quelques exemples de la façon dont des grands groupes utilisent Bubble. La réduction des coûts est le facteur numéro un de succès. Les principaux freins sont plutôt d’ordre réglementaire, charge aux éditeurs de rassurer les clients sur ces aspects et sur la sécurité. Je pense notamment aux besoins de respect de protection des données, sujet crucial dont j’ai parlé en profondeur lors de la dernière édition avec Léa Richard.
D’un point de vue business, il est intéressant d’écouter Emmanuel expliquer que des communautés naissent spontanément autour du produit un peu partout dans le monde. Les Etats-Unis ne représentent déjà qu’un tiers du chiffre d’affaires de Bubble, et 7-8% en ce qui concerne la France. Franchement, pour tout créateur d’entreprise, c’est une situation plutôt enviable.
Le no-code pourrait permettre de sortir de l’impasse où seule une toute petite partie de la population maîtrise le code.
Les gouvernements et organisations internationales essayent d’agir pour corriger le manque crucial de diversité dans le secteur numérique. Mais la réalité est qu’il est difficile de revenir sur quarante ans pendant lesquels la majorité des développeurs ont été des jeunes hommes blancs éduqués :
D’après l’enquête de Vision Mobile, 94% des développeurs seraient des hommes - à nuancer avec celles qui suivent. L’Afrique ne représente que 4% des développeurs dans le monde, et l’Amérique du Sud seulement 5%.
Le site Zippia a compilé les stats pour les Etats-Unis : ils comptent 25.1% de développeuses (contre 30.46% en 2010 !), 56% de blancs pour une moyenne d’âge de 39 ans.
La technologie no-code n’est certainement pas la fin des besoins de développeurs, qui sont indispensables à la création des outils. Comme l’explique Emmanuel, les applications no-code requièrent beaucoup de code. Une fonctionnalité peut être facile à énoncer oralement, mais pour qu’elle se réalise de bout en bout sans que l’utilisateur ait une ligne de code à écrire, cela nécessite un énorme travail d’abstraction.
Mais la relative facilité d’apprentissage la rend nettement plus accessible au plus grand nombre, pour peu que les entreprises du secteur s’engagent à créer dès le départ les conditions de la diversité. J’en profite pour saluer l’engagement d’Alegria Academy d’avoir 50% de femmes dans ses promos de Makers.
🛠Voir aussi : dans cet article, Alegria Tech fournit un panorama assez complet et une définition plus poussée des outils no-code.
Le pouvoir de la voix sur un site ecommerce - Avec Elise Pinto
A l’occasion d’un échange sur la diversité dans la tech, j’ai eu l’occasion de faire la connaissance d’Elise Pinto, co-fondatrice et CEO de Vocads. Il y a (trop) peu de femmes entrepreneures dans l’IA, et je voulais qu’elle me parle de son entreprise. Au delà de l’outil, le sujet s’est avéré passionnant et Elise m’a totalement convaincue de l’énorme potentiel de l’utilisation de la voix sur un site web.
La voix est un outil extrêmement :
Puissant - on dit 5 fois plus de chose dans le même temps qu’on écrit,
Naturel - a priori, tous les humains peuvent parler. Cependant entendre est un challenge pour environ 5% de la population (430 millions de personnes) d’après le WHO.
Inclusif - notamment pour ceux qui ne peuvent pas voir, lire et écrire (soit 14% de la population pour cette dernière catégorie).
Elise et l’équipe de Vocads se sont d’abord concentrées sur l’ecommerce, et elle explique pourquoi dans la vidéo de notre entretien. Et les cas d’application sont extrêmement étendus avec cette nouvelle dimension amenée dans l’expérience client sur le web. L’exemple le plus parlant, c’est de pouvoir dicter sa recherche en mode “robe rouge longue en satin taille 38” plutôt que de mettre des filtres à la main. J’adore l’idée, surtout quand on shoppe sur son téléphone !
La bonne surprise pour l’équipe de Vocads a été de pouvoir très rapidement proposer du paiement par la voix pour les transactions de moins de 30 euros, suite à un accord avec le groupement Cartes Bancaires.
“It's not to skip the human, it's not that, it's to augment the experience of digital, it's a totally different mindset... voice is not replacing anyone, voice is augmenting the website, is augmenting the trend, is augmenting whatever you want to augment.”
La particularité de Vocads est d’être vraiment nocode, et donc de pouvoir être utilisée par toute marque de retail, quelque soit sa taille, dès $40 par mois. L’outil se connecte pour le moment à Shopify, et bientôt à Prestashop et d’autres. Il y a un studio de création qui permet de créer très rapidement des conversations par un système de glisser-coller et le nombre d’interactions prévues va déterminer le type d’offre à adopter.
La solution est disponible pour l’anglais, les langues latines, l’allemand, et bientôt l’arabe.
🥯Everything Bagel
La rubrique fourre-tout pour partager des news et des bons plans. A New-York, ce bagel est celui qui a plein d’ingrédients salés et dont la recette varie selon les delis. Un délice avec du smoked salmon et du spread cheese !
🎙 L’épisode de podcast : je suis toujours à la recherche de podcasts pour me renseigner sur les sujets tech et écouter des personnalités inspirantes. L’épisode de Radio France intitulé “Femmes dans la Tech : à quand la révolution ?” est non seulement passionnant mais m’a permis de mieux connaitre l’action de Deborah Loye, CEO de Sista, “un collectif de femmes entrepreneures et investisseures qui promeut plus de diversité dans l'économie numérique en encourageant notamment plus d’investissements dans les entreprises dirigées par les femmes”.
👍 Si vous voulez bien partager avec moi vos podcasts préférés, merci de les mettre en commentaire !
🐱👤 La communauté : je me suis inscrite la semaine dernière sur la communauté Slack de No-code France, qui ne cesse de grandir et permet de se trouver au coeur de l’action dans ce secteur en plein essor. Je ne sais pas s’ils ont une mascote, j’ai choisi le chat ninja.
📙 Le livre pour le plaisir : j’ai dévoré Hamnet de Maggie O’Farrell. Un jour d'été 1596, dans la campagne anglaise, une petite fille tombe gravement malade. Son frère jumeau, Hamnet, tente de l’aider car aucun de leurs parents n'est à la maison. Parce qu’il l’aime profondément, il va prendre sa place pour déjouer la mort. Nous sommes au temps de la peste noire, et le père d’Hamnet n’est autre que William Shakespeare.
🦋 Développement personnel : La newsletter de Laetitia Vitaud sur la gestion du temps m’a fait du bien. Donc, nous avons un rapport au temps totalement psychotique, dans notre culture où il faut faire un maximum de tâches dans une journée. Et plus on en fait, moins on contrôle, et plus on a le sentiment que le temps nous échappe.
Mentally, you tend to live in a fictitious future where you can finally feel free when every item on your to-do list has been crossed.
Laetitia parle de “slow productivity”, un concept défendu par certains. Pour justement prendre le temps, j’ai relu son article une deuxième fois. Je crois même que je vais acheter son livre, parce que le titre “En finir avec la productivité” et les quelques pages qu’elle partage me donne envie d’en savoir plus.
Bonne quinzaine à tous, je vous retrouve au mois de juin !
Aurélie