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Amis lecteurs, ne vous laissez pas décourager par le thème, que j’aborde sous l’angle de l’impact pour les entreprises. Avant que l’informatique quantique ne fasse partie du portefeuille de projets, comme l’est devenu le big data, il va probablement s’écouler plus d’une décennie. Ou pas. Mais si vous aimez juste soulever le capot pour comprendre de quoi on parle, cet article est pour vous.
Comprendre de quoi on parle
Cela faisait un moment que je voulais me pencher sur le sujet, et l’intervention d’Hector Delesse, Product Owner chez Theodo France sur le thème “Informatique quantique, entre prouesses et promesses” m’en a offert l’occasion.
Au delà des explications techniques, j’ai bien aimé qu’il fasse le point sur quelques articles pour démêler le vrai du faux :
VRAI : l’ordinateur quantique va pouvoir aider à lutter contre la maladie d’Alzheimer ou le réchauffement climatique. Sur ce dernier point, sa puissance de calcul permet par exemple d’optimiser les trajets effectués par les cargos avec une vitesse d’exécution qui n’a rien à voir avec l’informatique traditionnelle.
FAUX : l’informatique quantique va remplacer l’informatique traditionnelle, et doubler la productivité d’ici deux ans.
Le point principal que j’ai retenu, c’est que l’informatique quantique rend possible la résolution de problèmes complexes à une échelle de temps acceptable pour l’humain.
Au passage, Hector en profite pour étriller un peu les GAFAM pour leurs effets d’annonce. En 2021 Microsoft s’est pris les pieds dans le tapis après avoir annoncé avoir fait une découverte majeure, qui lui faisait espérer la mise à disposition d’une solution dans les cinq ans. La chute est racontée dans cet article de Wired.
Si vous avez des bases scientifiques, vous serez certainement intéressé par Fanny Bouton et Olivier Ezratty dans leur vidéo “Le quantique c’est fantastique”.
Au passage, j’ai bien ri :
“On s'est rendu compte que d'année en année on augmentait le niveau de complexité des sujets qu'on traitait et donc pour cela nous avons inventé une échelle, qu’on appelle l’échelle exponentielle d’inbitabilité.”
Si vous comprenez la blague, c’est que vous avez fait une école d’ingénieur ou que vous commencez à bien rentrer dans le sujet.
Au fait, un ordinateur quantique ressemble à une grosse boite de conserve réfrigérée et suspendue au plafond, pleine de cables.
Qu’est ce que je me suis promise de retenir :
Quantique : on parle d’infiniment petit, concerne les particules élémentaires comme les électrons et les photons. Elles bougent dans tous les sens, peuvent être dans deux états en même temps (état superposé). Il y a d’autres principes de la mécanique quantique qui sont utilisés dans l’informatique, mais il n’est pas nécessaire de les retenir.
En informatique quantique, on parle de Qubits et non de Bits (les suites de 0 et 1 qui permettent de coder l’information). Ces Qubit ont la particularité d’être à la fois 0 ET 1 en même temps (plus d’autres propriétés), ce qui permet de faire des calculs beaucoup plus complexes.
Le co-processeur quantique ne va pas se substituer à l’ordinateur traditionnel, mais le compléter pour des applications différentes. Pour ceux qui veulent voir à quoi ressemble l’architecture d’un ordinateur quantique voir ici. Je vous préviens, à partir de là j’ai décroché, mais je suis économiste, pas ingénieur.
J’ai repris le fil ici quand les auteurs parlent des applications. L’image ci-dessous montre des simulations pour améliorer les embouteillages à Pekin avec 400 taxis. A droite, c’est le résultat avec un algorithme quantique, à comparer avec un algorithme classique à gauche :
L’ordinateur quantique, c’est pour quand ?
Les experts ne sont pas tous d’accord, mais certains pensent que l’informatique quantique sera vraiment disponible comme technologie autour de 2035 seulement. Mais certains états et certains grands acteurs comme IBM disposent déjà d’ordinateurs.
Le point qui peut donner des sueurs froides aux acteurs de la blockchain et de la cyber-sécurité, c’est le fait que l’ordinateur quantique pourrait offrir la puissance de résolution nécessaire pour “craquer” les clés publiques RSA (utilisées en cryptographie et pour le bitcoin). L’horizon donné par ce rapport du Global Risk Institute tourne également autour de quinze ans.
Heureusement, les avancées en cryptographie post-quantique sont suffisantes pour que le bouclier soit disponible avant même la généralisation de l’ordinateur quantique.
L’avis du CISO : la bonne nouvelle est que pour protéger ses serveurs, il suffit d’augmenter la longueur des clés de cryptage, ce qui est faisable avec des ordinateurs traditionnels. Certains algorithmes pourraient devenir obsolètes, et devront être remplacés. Il faut commencer à s’intéresser au sujet et surveiller les évolutions.
Toute la question est de savoir comment les entreprises vont concrètement la mettre en place et à quel prix.
Pour aller plus loin, voir cet article sur le site de l’éditeur Entrust.
Et pour la commercialisation ?
En septembre 2020, D-Wave a annoncé la disponibilité de l’ordinateur quantique pour les entreprises. Ce qui est intéressant dans leur offre est qu’elle est disponible dans le cloud, et elle s’accompagne d’une aide au démarrage.
IBM propose également une offre de quantum computing basée sur l’usage.
Pour l’ordinateur, on comprend que le chemin va être long, avec le retard de la startup Rigetti, une des mieux financées du domaine. Au lieu des 128 qubits qu’elle pensait pouvoir mettre à disposition dès 2020, c’est seulement 32 qu’elle a livrés en février 2022 ! Pas facile de tenir ses promesses dans un domaine aussi innovant.
Si vous vous allez vraiment très loin : Olivier Ezratty propose un ebook de plus de 800 pages complètement gratuit, avec pas moins de cinquante pages sur les applications. Du coup, je lui laisse le mot de la fin :
The feasibility of commercially useful quantum computers remains an open question. There are significant technologic challenges to overcome […]. So, quantum computing is full of scientific and technological uncertainties even before being economical and market ones.
Si j’ai beaucoup de partages et de sur cette newsletter, j’irai plus loin en faisant témoigner des experts.
🥯Everything Bagel Spécial New York
La rubrique fourre-tout pour partager des news et des bons plans. A New-York, ce bagel est celui qui a plein d’ingrédients salés et dont la recette varie selon les delis. Un délice avec du smoked salmon et du spread cheese !
C’est bientôt l’été, et tout le monde a les yeux rivés sur le repos estival.
Au vu du nombre de personnes que j’entends parler français dans les rues de New York, je parie que les Français seront nombreux à visiter la ville cet été. Et comme cela fait trois ans que j’y habite, ma rubrique de cette semaine y est consacrée, pour vous permettre de réserver des supers spots !
La meilleure vue : vous avez le choix en la matière, entre OneWorld, l’Empire State building, Top of the Rock au Rockefeller Center et le récent The Edge à Hudson Yards. Personnellement, j’adore Top of the Rock parce qu’on voit à la fois la ville vers le sud et Central Park vers le nord, mais aussi parce qu’on peut prendre des photos sans barrières ou vitres. Cependant, je viens de tester The Edge et c’est très spectaculaire, avec en prime une très belle vue sur l’Hudson.
Mon restaurant préféré : c’est difficile de n’en choisir qu’un, parce qu’il y a des tonnes de possibilités pour toutes les cuisines et toutes les bourses. Et que New York est vaste, donc cela dépend du quartier que vous visez. Mais si vous êtes dans Central Park un soir d’été, je vous recommande le Loeb Boathouse : assez chic, pas démentiellement cher, et tellement romantique !
Ma pause préférée : un gâteau chez Magnolia bakery (ahhh le cheese cake !) à déguster dans un square.
Pour le shopping : l’outlet Bloomingdale sur Broadway à l’angle de la 72e rue, et Nordstrom Rack (plusieurs magasins). Achetez votre parapharmacie chez Face and Value.
Ma salle de jazz préférée : le Dizzy’s club à Lincoln Center. La salle est magnifique avec une très belle vue sur Columbus Circle. On réserve sa table pour 35 USD par personne et on peut diner ou prendre un verre sur place. La programmation est excellente.
Pour les visites guidées en français : Your New York Story avec la formidable Laurène. J’ai fait celle de Soho-Greenwich- Chinatown, c’était intéressant, avec plein de bonnes adresses et des anecdotes sympas.
La meilleure sortie en famille : le zoo du Bronx, voir l’article de mon blog perso ici.
Pour aller à Broadway sans se ruiner : l’incontournable kiosque de TKTS à Time Square, pour des places le jour même avec 40-50% de réduction. Je l’ai fait une douzaine de fois, et j’ai toujours eu des places très bien. Prévoyez d’arriver au moins trente minutes avant l’ouverture. Mes préférés : Come From Away, Tina Turner et Aladdin (si, si, le Disney). 😀
Voilà, c’était pour me faire pardonner l’incursion dans l’informatique quantique. Bonne quinzaine, prenez soin de vous !
A quoi sert l'informatique quantique ?
Merci Aurélie, super intéressant. J'ai bien aimé l’échelle exponentielle d’inbitabilité