Tout sur les workshops avec Klaxoon, le cloud computing en question, Microsoft et l'internet 3D, et l'évènement deep-tech.
Pour cette deuxième édition, j'ai une invitée spéciale, Cécile Bagot, qui vit à New York comme moi. Nous nous retrouvons toutes les semaines depuis la rentrée pour parler de nos projets entreprenariaux. Cécile est une consultante spécialisée en lean et change management, et utilise beaucoup Klaxoon, un super outil collaboratif, dans le cadre des workshops qu'elle organisait depuis...Singapour. Elle livre ses secrets en exclu pour les lecteurs d'ITforBusiness !
Autrement cette semaine:
Toujours sur le collaboratif et dans la suite de mon article sur le Metaverse, je vous parle de Mesh pour Microsoft Teams et de mon test d'Altspace VR.
Le cloud computing est-il appelé à rester ? Si vous pensez que la question, ne se pose même pas, passez à la suite. Mais j'ai été interpellée par une question sur Quora qui m'a fait réfléchir sur le sujet.
Il n'est pas trop tard pour vous inscrire à l'évènement deep tech de la fin de l'année.
Tout, vraiment tout sur les workshops à distance avec Klaxoon !
Dans la vidéo, Cécile vous explique pourquoi elle a choisi l'outil SaaS Klaxoon pour animer ses workshops lorsque la pandémie a compromis les réunions en personne. Et elle partage avec vous un exemple réel de tableau créé pour un workshop. Je trouve l'étendue des différentes fonctionnalités interactives vraiment intéressantes.
Pour voir la vidéo, c'est par ici
Côté tarifs, l'outil est gratuit jusqu'à quinze participants et cinq boards simultanés. Cela permet de tester l'outil gratuitement pour démarrer. Il y a une prise en main à faire côté animateur, mais Cécile précise que c'est vraiment intuitif pour les utilisateurs.
Pour les aspects de sécurité et protection des données, les datas centers sont en France, l'application est certifiée par l'ANSII, l'infogérance et l'hébergement cloud sont certifiées ISO27001.
Microsoft introduit le Metaverse dans son outil collaboratif Teams
Satya Nadella, CEO de Microsoft, donne sa vision du Metaverse dans sa vidéo d'introduction de Mesh for Teams :
Qu'est ce que Mesh pour Teams ?
Vos meetings Teams ne seront plus jamais pareils, puisque vous pourrez remplacer votre personne au saut du lit par votre avatar. Ou bien discuter avec ceux de vos collègues (impossible ainsi de voir s'ils ont fait la fête la veille).
Pour aller plus loin, Microsoft permet aux organisations de créer des espaces de réunions virtuels où les collaborateurs peuvent se rencontrer en 3D, comme dans un jeu. L'exemple donné est celui d'Accenture. A quand la partie de baby-food virtuelle avec votre CEO ? (Je trouve un peu flippant que les avatars n'aient pas de jambes, pas vous ?)
Il y a deux modes :
HoloLens avec les lunettes virtuelles, en 3D.
Altspace VR qui est disponible pour Oculus, HTC Vive, mais aussi PC et Mac (en bêta sur ce dernier).
Le prix et la disponibilité hors preview ne sont pas encore annoncés.
Le test de Altspace VR
J'ai testé pour vous ce dernier, voici quelques éléments après ce premier essai :
Pour la première connexion, cela prend pas mal de bande passante et le PC chauffe bien. Mais cela ne le ralentit pas outre mesure.
La connexion se fait via votre compte Microsoft en trois clics. Ensuite il faut créer son profil en choisissant son user name, cela prend 30 secondes.
La partie la plus sympa, c'est évidemment la personnalisation de l'avatar !
Quand on se reconnecte, on arrive directement sur la page des évènements.
Je suis entrée dans une salle virtuelle, il n'y avait qu'une personne ! Pour naviguer, il faut utiliser les flèches du clavier. On peut faire plusieurs actions, dont prendre un selfie 😉, entrer en contact avec un autre avatar, utiliser des émojis.
C'est vraiment tentant dans le cadre d'une entreprise. Accenture a fait tous ses accueils de nouveaux employés dans sa salle virtuelle. Cela change des vidéo-conférences classiques.
Pour que les évènements deviennent vraiment attractifs, il faudra sans doute un peu de temps. J'aime bien l'idée qu'on puisse 'rencontrer' des gens d'une manière beaucoup plus interactive que sur un chat, tout en gardant l'anomymat. La question de la modération va évidemment se poser pour Microsoft.
Pour aller plus loin :
Regarder l'intégrale de l'intervention de Nadella sur YouTube.
Pour télécharger Altspace VR, c'est ici.
Le Cloud Computing va t-il rester ?
J'ai été surprise la semaine dernière par cette question sur Quora: "Est-ce que le cloud computing va durer, ou dans dix ans les gens vont s'en éloigner et revenir au in-house ?"
La personne qui répond explique que la puissance de calcul d'un data center sur site ne peut pas égaler celle des mégas data centers mis à disposition des entreprises par les géants du cloud. Toutefois, il note que le cloud computing n'est pas adapté à tous les cas d'usage, puisqu'il s'accompagne d'un compromis sur la latence. Il cite le cas du gaming, du traitement vidéo et des assistants virtuels qui seraient plus efficaces, selon lui, avec du computing local. Cela se justifierait par la nécessité de temps de réponse extrêmement courts. Il relève néanmoins les progrès constants, qui lui font dire que le cloud computing est là pour rester.
Où en est-on côté adoption du cloud computing dans les entreprises ?
Flexera publie un rapport annuel sur l'adoption du cloud d'après une enquête auprès de 750 décideurs IT conduite fin 2020. J'ai retenu deux chiffres pour donner un ordre de grandeur de la pénétration du cloud computing dans les entreprises (plus de 1000 employés) :
Vu le niveau d'engagement, cela donne quand même l'impression que le sujet ne va pas s'éloigner de sitôt. Flexera mentionne que le challenge principal est le contrôle des coûts, mais ne parle pas des raisons qui peuvent pousser les entreprises adopter le cloud computing. J'ai cherché des éléments de réponse auprès des sociétés de conseil plutôt que chez les éditeurs de solutions cloud, forcément parti-pris.
Que recherchent les entreprises avec le cloud ?
PWC a fait une enquête au mois de mai qui se penche sur le rôle de la C-suite par rapport au cloud. Les principaux gains recherchés sont :
L'amélioration de la résilience et agilité pour 34% des leaders,
L'amélioration de la prise de décision grâce à l'analyse de données, pour 34% également,
Innover dans nos produits et services pour 33%.
L'enquête montre qu'il y a un fossé important entre le gain attendu et la valeur réalisée.
Quelques éléments de considération :
Pour des startups, le cloud computing peut être une bonne solution pour éviter les coûts d'infrastructure, mais nécessite évidemment de recruter des développeurs avec les compétences adéquates. Le no-code ou le low-code sont des alternatives intéressantes. J'ai développé mon site web avec un stack no-code combinant Webflow pour le frontend, Airtable pour la base de données et Integromat pour l'automatisation des workflows. L'avantage est la prédictibilité des coûts, qui prévaut au début par rapport à la scalabilité.
Le gain technologique est indéniable puisqu'on peut utiliser sur étagère des solutions ultra-performantes développés par d'autres. C'est le cas de services cloud managés pour du machine-learning, AI, big-data, etc.
Le gain de temps pour développer de nouvelles applications est l'élément le plus souvent cité par les utilisateurs de solutions cloud. Par exemple, grâce à son approche "cloud first" pour toutes les nouvelles applications, la SACEM a réussi à mettre en place en moins de trois mois la collecte des diffusions d'oeuvres sur les réseaux sociaux lorsque la pandémie a stoppé tous les autres modes de diffusion.
La sécurité du cloud reste évidemment une préoccupation pour les DSI. A juste titre, si on cite l'actualité récente du data leak sur Microsoft Azure CosmoDB au mois d'août dernier, par exemple. Mais on peut également subir des attaques et du ransomware sur des équipements hébergés in-house.
Une difficulté est le recrutement des talents ou la montée en compétence des collaborateurs. La SACEM s'est basée sur le volontariat pour former des "Cloudators" qui ont pu montrer la voie aux "Legacy raptors".
Photo by Daniel Cheung on Unsplash
Le manque de talents en interne pour profiter plus complètement des bénéfices attendus du cloud est d'ailleurs cité comme une barrière par 52% des répondants à l'enquête faite par PWC.
Pour aller plus loin :
Le rapport complet de Flexera est téléchargeable ici. Il y a pas mal de chiffres vous permettant de situer l'usage du cloud selon que votre société est une SMB ou une entreprise (moins ou plus de 1000 employés).
L'interview de Sylvie Labouesse, CTO de la SACEM, à retrouver dans l'épisode de CIO Révolution. (Vous ai-je dit que j'étais fan de CIO Revolution ?)
L'enquête de PWC est libre d'accès ici. Le rapport examine en profondeur sur ce que les leaders peuvent faire pour combler le fossé entre ambition et valeur réalisée des projets cloud.
La Deep Tech est à l'honneur en décembre
Il est encore temps de réserver votre pass pour l'évènement Deep Tech de l'année à Paris, Hello Tomorrow Global Summit, qui se tient les 2 et 3 décembre au Centquatre-Paris (19e).
Si vous êtes au coeur du sujet deep tech ou êtes simplement curieux, ils ont également de nombreuses ressources sur le site, dont des rapports et articles à retrouver ici.
Je me suis intéressée au livre blanc "Four challenges that innovation teams need to tackle to thrive right now". La lecture est un peu fastidieuse, voici les quelques points que j'en retire :
Premier challenge: la réduction des coûts, ou plutôt le ROI de l'innovation dans un contexte de tension budgétaire. Pour réussir cette double équation, une des pistes proposées est de nouer des partenariats avec des startups innovantes. Ce qui est le cas depuis déjà quelques années. Certaines entreprises choisissent de laisser leur département innovation fonctionner en autonomie (Dassault par exemple), et de bénéficier éventuellement des soutiens publics accordés aux secteurs prioritaires.
Le deuxième challenge est celui qui a sans doute le plus d'impact pour les DSI, mais aussi pour les DRH: la digitalisation et le travail à distance. Le besoin de conserver la dimension humaine au coeur des solutions digitales est apparu d'autant plus essentiel que les relations sociales se trouvaient considérablement distendues.
Troisième challenge : nourrir et développer des partenariats. Cela a été évidemment beaucoup plus compliqué avec la disparition totale d'évènements physiques, et ne concerne pas que les équipes d'innovation. Il est plus simple de découvrir de nouveaux partenaires lors de salons dédiés que de les rechercher sur internet et les contacter par la suite. Ce n'est pas évoqué dans l'article, mais je pense que les évènements vont rester durablement hybrides, avec une audience physique et des auditeurs online, car c'est un moyen pour les organisateurs de toucher un public plus large et de rendre leurs contenus pérennes grâce aux enregistrements. Ou passer totalement en virtuel 3D ?
Le quatrième challenge mentionné par l'article porte sur la gestion de l'incertitude dans un monde en évolution constante, et surtout rapide. Cela nécessite une agilité plus en phase avec le modèle des startups qu'avec des organisations plus lourdes, ainsi que de faire une veille active des tendances et des changements technologiques. Ce n'est pas un thème nouveau et il est juste évoqué ici.
Pour aller plus loin :
Téléchargez le rapport complet de Hello Tomorrow ici.
Cap Gemini et le Village by CA publie un baromètre des relations entre Startups et Grands groupes.
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A très vite !
Aurélie (aurelie@serverlesscrush.com)